L’information était attendue depuis plusieurs mois dans le secteur de la performance énergétique. L’arrêté du 13 août 2025, publié au Journal officiel le 26 août, vient enfin confirmer une évolution majeure du diagnostic de performance énergétique (DPE) : le facteur de conversion de l’électricité passe de 2,3 à 1,9.
Cette modification, en apparence purement technique, aura pourtant des conséquences très concrètes sur l’évaluation énergétique des logements. Concrètement, elle signifie que l’électricité sera désormais moins pénalisée dans le calcul du DPE, ce qui devrait améliorer la note de nombreux biens chauffés ou alimentés par ce type d’énergie.
Depuis la réforme du DPE en 2021, le facteur de conversion de 2,3 était régulièrement critiqué. Jugé excessif, il plaçait les logements électriques dans une position défavorable par rapport à ceux utilisant le gaz ou d’autres énergies. Ce nouvel arrêté aligne désormais la France sur la valeur européenne de référence, fixée à 1,9, afin de mieux refléter la réalité du mix énergétique national et la montée en puissance des énergies renouvelables.
L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2026. À partir de cette date, tous les nouveaux diagnostics utiliseront le nouveau facteur de conversion. Mais le texte prévoit également des dispositions transitoires pour les DPE déjà réalisés. Les propriétaires, locataires ou notaires pourront obtenir, sans frais, une attestation officielle recalculant l’étiquette énergétique selon la nouvelle méthode. Ce document sera délivré par l’Observatoire de l’ADEME et permettra d’éviter de refaire un diagnostic complet.
Pour les professionnels de l’immobilier, cette évolution pourrait modifier sensiblement la perception de certains logements. Des biens aujourd’hui classés en catégorie F ou G pourraient, après réévaluation, gagner une lettre et sortir du statut de “passoire énergétique”.
Du côté des diagnostiqueurs, il faudra adapter les logiciels et les pratiques dès la fin de l’année 2025 pour intégrer ces nouvelles valeurs. Ce changement technique représente donc à la fois un soulagement pour de nombreux propriétaires et un défi logistique pour les acteurs du diagnostic.
En abaissant le facteur de conversion à 1,9, le gouvernement amorce un rééquilibrage attendu entre les différentes sources d’énergie et redonne un peu d’air à l’électricité dans le calcul du DPE. Une mesure technique, certes, mais qui pourrait bien avoir des effets très concrets sur le marché immobilier dès 2026.